Le premier article sur les red flags marketing vous ayant plu, voyons ensemble quelques autres arguments marketing qui peuvent inciter à la méfiance quant à la véracité des promesses (souvent bien trop belles) des marques de croquettes, pâtées, « ration ménagère », …etc.
Les croquettes « Premium » ; vraiment haut de gamme 🧐?
Lorsqu’une marque se targue d’être « premium », elle implique qu’il s’agit d’un produit de qualité supérieur, haut de gamme, présentant une réelle valeur ajoutée par rapport à ses concurrents. Et pourtant, le cadre réglementaire de cette allégation est flou. En théorie, la marque est censée être capable de justifier cette allégation de qualité supérieure sur des critères objectifs (sélection des ingrédients, traçabilité particulière, etc.). En pratique, quand on regarde les sites des marques se définissant comme premium, elles ne fournissent généralement que des affirmations très vagues, difficiles ou impossibles à vérifier (et reposant souvent sur des affirmations que vous retrouverez dans cette série de red flags).
Utiliser des influenceurs et leur image 🎭
Il devient courant parmi les marques digitales d’utiliser des influenceurs pour promouvoir leur marque. Si la pratique devient de plus en plus répandue et n’est pas entièrement négative, il est malgré tout nécessaire de rappeler qu’un influenceur est payé pour promouvoir la marque en question. Bien que certains d’entre eux utilisent les produits qu’ils promeuvent (et encore, pas tous), il est important de rappeler que ce sont des gens comme vous qui n’ont pas forcément les connaissances pour discriminer une réelle alimentation de qualité. Sans compter que ce qui convient à leur animal ne conviendra pas forcément au vôtre.
Dans le domaine de l’alimentation animale, les partenariats sont malheureusement souvent marqués par un discours prémaché et scripté par la marque. Les arguments les plus classiquement rencontrés (encore une fois) peuvent se retrouver dans cette liste de red flags marketing : sans sous-produit animal, qualité premium, riche en viande fraiche, made in France, etc. Même si en suivant un influenceur (qu’il soit instagrammeur, streameur, youtubeur, …) on accorde naturellement un certain niveau de confiance, garder en mémoire qu’un partenariat implique une part de publicité à regarder d’un œil critique.
Critiquer les concurrents pour se promouvoir 🔥
Parmi les marques à la mode, en particulier dans les promotions sur les réseaux sociaux ou le contenu disponible en ligne (blog, podcast, publicité Facebook, interview, …), il est assez courant de critiquer les produits concurrents pour promouvoir ses propres produits. Ils vont vous raconter que les concurrents utilisent des farines animales (spoiler : c’est juste interdit.), des additifs toxiques, cuisent à haute température, détruisent les vitamines et micronutriments, sont remplis d’acariens de stockage, … En réalité, cette technique qui se rapproche du marketing de la peur, a pour but de vous faire peur pour vous faire abandonner le produit que vous utilisez actuellement et qui vous convient pour le remplacer par LEUR solution qui est bien mieux.
En vous faisant croire que le produit actuel va nuire à votre animal, la marque vous incite à changer pour leur produit. En réalité, ils utilisent les mêmes processus et les mêmes matières premières que tout le monde mais vous l’enrobe de fausses vérités et ce n’est clairement pas gage de confiance.
Un procédé de fabrication unique au monde 🤥
Certaines marques vous présentent un processus unique au monde pour fabriquer leur aliment. Sur leur site vous pouvez trouver une description technique avec des gros mots qui font très scientifiques (et qu’honnêtement monsieur tout le monde aura du mal à comprendre) ou encore au contraire, une description assez simpliste avec des enfants dignes d’un film pour enfants. Ils vont alors vous présenter leur méthode révolutionnaire de cuisson à la vapeur sous pression, de cuisson douce en cocotte minute, etc… alors qu’en réalité, ils vous parlent du processus de fabrication habituel utilisé par tout le monde pour un aliment industriel. Ils vont simplement vous faire prendre les vessies pour des lanternes.
De même, quand les marques vous vendent des « rations ménagères » toutes prêtes. Une ration ménagère, par définition, c’est fait à la maison (d’où le terme « ménagère »). Les « rations ménagères » toutes prêtes sont en réalité des pâtées industrielles, présentées sous une autre forme que les pâtées habituelles et parfois avec des matières premières légèrement différentes… Mais on est quand même loin du fourneau de mamie.
Nos aliments sont « sans sous produit animal » 🍖
Le terme de « sous produit animal » ne renvoie pas une notion de qualité : il s’agit uniquement d’un terme réglementaire pour désigner une matière première d’origine animale destinée au petfood, et ce quelle que soit son origine ou sa qualité. Prenons un exemple concret : vous achetez un filet mignon de porc au supermarché. Finalement, vous décidez de le mettre dans la gamelle du chien : dès que votre décision de le mettre dans la gamelle du chien est prise, il devient automatiquement un sous produit animal. Est-ce que sa qualité est moindre ? Non, c’est le même filet mignon. Il s’agit uniquement d’une requalification réglementaire.
Donc quand une marque vous promet un produit « sans sous produit animal », il y a deux options : soit ils ne connaissent pas la réglementation (et dans ce cas là, quelles autres réglementations ils ignorent ? c’est quand même inquiétant!) soit ils vous mentent délibérément (et là on est dans un délit d’enfumage).
Le « Made in France », cocorico 🐓
Aujourd’hui, 80% du petfood vendu en France est produit en France (avec 59% des matières premières françaises et 97% d’origine européenne). Il peut être tout à fait légitime pour une marque dont les produits sont fabriqués en France de le promouvoir comme argument marketing (le marketing n’est pas que mauvais non plus !). Néanmoins, c’est parfois présenté comme l’exception plutôt que la règle, ce qui n’est absolument pas le cas !
Et au contraire, on a vu plusieurs marques se déclarer « made in France » alors qu’en regardant la FAQ du site internet, on s’aperçoit qu’en fait l’usine… est en Allemagne (mais pas loin de la frontière donc ça passe) ! Ou encore certaines marques qui se disent « françaises » un peu partout sur les réseaux qui en réalité produisent certes en partie en France, mais aussi en Pologne ou encore en République Tchèque (donc bon, les emplois français...). Et évidemment, on a le classique « fabriqué en France » qui devrait en réalité être « emballé en France ».